La Chine prête à écouler ses stocks de coton

Les prix du coton ont touché leur plus bas niveau depuis plus de six ans et demi, la Chine s’apprêtant à vendre à nouveau ses immenses stocks de fibre.

La Chine veut écouler ses stocks de coton. L’information de l’USDA, l’Agence du département américain à l’agriculture, a donné un coup supplémentaire aux cours de la fibre, ils sont passés sous les 56 cents de dollar la livre en milieu de semaine dernière. La Chine a sur les bras 11 millions de tonnes de coton, de quoi fabriquer 10 milliards de jeans, trois fois plus qu’il ne s’en est vendu dans toute l’année 2015, selon Euromonitor !

Des réserves qui se sont constituées à partir de 2011, lorsque la Chine alors quasi seule usine textile de la planète, craignait de manquer de matière première. Les stocks mondiaux étaient au plus bas, ce qui avait propulsé les cours du coton à près de 2 dollars la livre (près de quatre fois leur valeur actuelle).

Un programme de stockage de plus en plus inutile

Mais les cours sont vite retombés, la demande en produits textiles a marqué le pas, la concurrence des fibres synthétiques fabriquées avec un pétrole pas cher ont rendu le programme de stockage public chinois de plus en plus inutile. En cette période de moindre croissance, les autorités veulent abandonner ce système et même se défaire de leurs réserves.

Après avoir restreint les subventions aux seuls producteurs de coton du Xinjiang, Pékin décourage les importations de coton étranger, pour encourager la consommation de coton chinois. Pour l’instant sans grand succès, les prix de la fibre chinoise sont encore trop élevés par rapport aux prix mondiaux aux yeux des entrepreneurs chinois, qui délocalisent de plus en plus au Vietnam. Vers un déclin des stocks mondiaux

Mais cette volonté de Pékin d’écouler ses stocks de coton, 60 % des réserves mondiales, n’est pas pour rassurer un marché qui traîne encore des surplus gigantesques. Seule bonne nouvelle : ces stocks mondiaux commencent enfin à décliner, pour la première fois depuis six ans, de 8 % estime l’ICAC (le Comité consultatif international du coton).

Non pas que la consommation reparte, c’est plutôt la production cotonnière qui est en recul, parce qu’elle n’est plus rémunératrice ou que le climat est contrariant. Ce déclin de l’offre de coton est observé en Chine, en Inde, aux États-Unis, au Pakistan, au Brésil et dans la zone franc. Ce qui laisse penser que les cours de la fibre ont atteint leur plancher avant le rebond.